11.23.2008

Claude Burgelin - Jeudi 27 novembre.


Chers amis,

En partenariat avec l’association « Les enfants du limon » et la librairie « Le bal des ardents », nous avons le plaisir de vous inviter à la prochaine "Fabrique des idées" avec:

Claude Burgelin
Jeudi 27 novembre 2008 à 19h00

Librairie "Le bal des ardents"
17, rue Neuve - Lyon 1er arrondissement.




Claude Burgelin, après des études à Paris (Ecole Normale Supérieure) vit à Lyon depuis 1966.

Il y a vécu mai 68 comme assistant à la Faculté des lettres. Toute sa vie d'universitaire s'est déroulée à Lyon 2 où il est devenu professeur de littérature contemporaine.

Il a publié des livres sur divers auteurs (Perec, Sartre, Duras) et s'intéresse aux écritures du "je" actuelles.

Il a été président de l'Association française des enseignants de français (1975-1979) et est, depuis 1994, président du centre régional du livre (ARALD).

A travers l'évocation de quelques moments de son parcours, c'est d'un cheminement - ouvertures et impasses... - à travers la vie des idées, des années soixante à aujourd'hui, qu'il voudrait témoigner.


10.12.2008

Rencontre avec Olivier Brachet.

Nous sommes heureux de vous annoncer qu'une nouvelle saison reprend pour La fabrique des idées avec, nous l'espérons, de belles surprises à venir pour l'année 2009.

D'ici-là, deux très beaux rendez-vous avec Olivier Brachet tout d'abord, puis avec Claude Burgelin au mois de novembre, avec une nouvelle association partenaire: Les enfants du limon.

Mais voici l'annonce du jour:

La fabrique des idées et la Bibliothèque Municipale de Lyon

ont le plaisir de vous inviter à une rencontre avec

OLIVIER BRACHET

En dialogue avec Jean-Claude Rolland, psychanalyste, et Géraud Manhès, professeur de philosophie.

JEUDI 23 OCTOBRE à 18H30

à la BIBLIOTHÈQUE PART-DIEU
30, boulevard Vivier-Merle

Renseignements au 04 78 62 18 00


Voici le texte de présentation de la soirée paru dans TOPO (avec l'aimable autorisation...) :

Olivier Brachet est issu d’une famille qui est lyonnaise depuis plusieurs générations. Dans cette famille, agir socialement est une habitude. Les jésuites l’ont envoyé alphabétiser des ouvriers algériens à la Guillotière. Son entrée à la fac en septembre 1967 lui a permis de faire ses armes politiques dès sa première année d’université pendant les événements de 68. Il ne s’est jamais engagé dans un parti. Il s’est toujours engagé dans des combats dont les fondements étaient associatifs, par exemple, le Groupe d’Action et de Résistance à la Militarisation (GARM), une sorte de groupe hétéroclite qui a mené des actions assez originales, dont l’occupation du PC atomique du Mont Verdun. Il a ensuite tra vaillé à Économie et Huma nisme jusqu’en 1985, il y dirigeait la revue éponyme, faisait de l’éco nomie urbaine. Il est également entré à l’université comme maître de conférences. À partir des années 90, il s’est investi complètement dans les questions concernant l’asile, les réfugiés et l’immigration, et donc dans Forum Réfugiés. Il en est aujourd’hui le directeur, il est aussi vice-président au Logement du Grand Lyon. La réunion de catholiques (Secours catho - lique, dominicains d’Éveux) et de protestants (Centre Pierre-Valdo) a permis la création à Lyon du premier centre d’accueil de réfugiés de France. Dans les années 70, il s’agissait d’accueillir des victimes de dictatures brunes – Chiliens et Argentins – ou de dictatures rouges – Vietnamiens et Cam - bodgiens. Un changement s’est opéré dans les années 80 avec un nouveau type de réfugiés. Les pouvoirs publics ont réagi très tardivement au fait que, l’immigration de travail étant suspendue, ce sont des Africains issus de pays dans un état pitoyable, en proie à la fois à des dictatures, à des économies défaites et à une violence généralisée, qui se sont mis à arriver. À la fin des années 90, ils étaient 300 000 déboutés de l’asile, cet état de fait a nourri tout le débat sur les sans-papiers. La logique a été d’avoir mis en place pour les réfugiés une procédure d’asile rapide, claire, avec des moyens, et s’articulant sur des directives européennes. Basée àVilleurbanne, mais avec une activité à l’échelon national et inter - national, dotée d’une centaine de permanents, l’association Forum Réfugiés gère l’accueil, la domiciliation et l’hébergement des réfugiés politiques ainsi que toutes sortes de services qui leur sont destinés.


La Fabrique des idées organise à Lyon depuis 2004 des rencontres avec des intellectuels de différentes disciplines invités à retracer leur parcours. L’esprit de ces rencontres vise avant tout à rendre sensibles la cohérence ou les paradoxes d’un itinéraire intellectuel singulier en revenant sur le contexte des années de formation, les options théoriques de travail, les expériences esthétiques et politiques, les influences et les affinités électives, souvent par le recours à l’approche biographique et à la libre association des souvenirs. André Green, Chantal Thomas, Bernard Lahire, Michel de M’Uzan, J.-B. Pontalis, Bernard Ceysson, Marie Didier ont été successivement accueillis. Association nomade, La Fabrique des idées est associée à la librairie Le Bal des Ardents, au théâtre de l’Élysée, au musée des Beaux-Arts et à la Bibliothèque municipale.

1.04.2008

Jean-Luc Nancy

Jean-Luc NANCY

à l'occasion de l'exposition "Le plaisir au dessin" au Musée des Beaux-Arts de Lyon

le vendredi 11 janvier 2008

18h30 - 20h00

Salon de thé du musée.

Musée des Beaux-Arts de Lyon
20, place des Terreaux - Lyon 1e

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.


Né en 1940, agrégé et docteur d’état en philosophie, Jean-Luc Nancy est professeur émérite à l’Université Marc Bloch de Strasbourg, où il a enseigné tout en étant régulièrement professeur invité de plusieurs Universités étrangères. Parmi ses travaux, à côté des thèmes de la communauté, du Corps et de l’Adoration, la réflexion sur les arts et le travail avec des artistes occupent une place importante.

Jean-Luc Nancy a également écrit sur ou avec des artistes, des poètes, des photographes. Il a commenté des oeuvres célèbres (du Caravage, de Simon Vouet, de Pontormo), il a collaboré à une chorégraphie de Mathilde Monnier et il a travaillé sur le cinéma de Kiarostami.




L'association "La Fabrique des idées" a besoin de votre soutien afin de poursuivre ses activités.

La cotisation 2008 a été fixée à 20 euros.

Si vous souhaitez nous rejoindre, veuillez nous retourner cet e-mail complété :

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Nous contacter:

Adresse électronique: secretariat-general@la-fabrique-des-idees.org

Philip Short


La fabrique des idées a l'immense plaisir de vous inviter à une rencontre avec le journaliste et historien anglais:

Philip SHORT

à l'occasion de la parution en France de son livre, "Pol Pot. Anatomie d'un cauchemar"

le lundi 4 juin 2007

19h00 - 20h00

à la librairie "Le bal des ardents"

17, rue Neuve - Lyon 1er

Métro Hôtel de Ville

Entrée libre et gratuite




Philip Short est né en 1945 à Bristol, en Angleterre, il vit et travaille actuellement en France. Journaliste correspondant pour la BBC et « The Times » en Afrique de 1967 à 1973, Philip Short a été le correspondant permanent de la BBC à Moscou (1974 - 1976), Pékin (1977 - 1981), Paris (1981 - 1990), Tokyo (1990 - 1995) et Washington (1996 - 1997).

Philip Short est l'auteur de nombreux ouvrages, dont une biographie de référence de Mao Tsé-Toung publiée en France aux éditions Fayard en 2005. Cet ouvrage, a été sélectionné pour le Los Angeles Times Book Prize, comme l’une des 5 meilleures biographies publiées aux USA en 2000.

"Pol Pot, anatomie d'un cauchemar" est son dernier livre publié en France, traduit de l'anglais par Odile Demange, aux éditions Denoël. Il a été sélectionné pour le Kiriyama Pacific Rim Book Prize comme l’une des 5 meilleures biographies ayant trait à l’Asie en 2005.



Ce livre important a fait l'objet d'une chronique de Laurent JOFFRIN dans le Cahier Livres de Libération, la semaine dernière. Nous invitons, en forme d'introduction à cette rencontre, à prendre connaissance de cet article:


"C'était un adolescent de bonne famille, un peu timide, mais aussi rieur et séduisant. Il était si populaire parmi les jeunes filles du harem princier il fréquentait le palais qu'elles n'hésitaient pas, de temps en temps, à lui prodiguer en douce quelques caresses licencieuses. Charmeur, Saloth Sar le fut toute sa vie. Mais quand le Cambodge tomba sous sa coupe, il devint l'un des plus grands criminels du siècle. On le connaît mieux, aujourd'hui, sous le nom de Pol Pot.

Son histoire est aussi celle de la gauche cambodgienne des années 50, qui voulait réaliser l'utopie de Marx et imposa, en pire, celle d'Orwell. L'Angkar de Pol Pot, «l'Organisation», plus sanglante encore que celle de Big Brother, massacra environ un million de personnes sur sept millions d'habitants pour assouvir la passion révolutionnaire d'une poignée de dirigeants. Dans un livre qui se lit comme le roman d'une des grandes tragédies de l'humanité, fondé sur des centaines d'heures d'entretien avec les protagonistes, Philip Short dévoile le processus qui a conduit quelques anciens étudiants frêles et souriants à soumettre leur peuple à un régime inhumain. Il faut le méditer. Il nous fait comprendre où mènent les utopies quand elles ne sont pas tempérées par cet humanisme des Droits de l'homme dont beaucoup d'intellectuels occidentaux affectent encore de se moquer.

Au commencement était un petit royaume asiatique, féodal et pacifique, qui luttait pour son indépendance. Au sortir de la guerre, la France coloniale accorda une large autonomie au prince héritier des souverains d'Angkor, Sihanouk, ce jeune homme retors et fantasque dont le drôle de rire est devenu célèbre dans le monde entier. Pour se concilier les futures élites, le prince octroyait des bourses d'études aux étudiants les plus méritants. C'est ainsi que le jeune Saloth Sar, quoique assez médiocre, se retrouva avec une petite communauté cambodgienne dans le Paris des années 50, entre le Tabou Club et la cité universitaire du boulevard Jourdan, allant des clubs enfumés où se produisaient Gréco et Claude Luter aux librairies obscures du V e arrondissement. Fort de l'immense prestige de l'URSS, le marxisme stalinien étendait sur tous ces cercles son ombre tutélaire, mélangé en l'occurrence d'un nationalisme cambodgien façonné par la tradition khmère et le bouddhisme paysan. Cette mixture idéologique fut la matrice du Parti communiste cambodgien que fondèrent Saloth Sar, Kieu Samphan, Son Sen et quelques autres peu après leur retour au Cambodge. Jamais ceux-là n'auraient dû arriver au pouvoir. Faibles, isolés, sans talent ni culture politique, ils furent projetés en avant par la tragique ironie de la guerre. Tout à leur stratégie indochinoise, les Etats-Unis d'Henry Kissinger, qui avaient érigé le crime de guerre en instrument de gouvernement, déversèrent sur le petit royaume plus de bombes que sur l'Allemagne nazie, dans le vain espoir de détruire les bases arrière du Viêt-cong et d'éradiquer la guérilla. Frustrés par leurs échecs, ils finirent par favoriser le renversement de Sihanouk, remplacé par son chef d'état-major Lon Nol, général cruel et corrompu qui fut incapable de gouverner le pays tout comme de battre les révolutionnaires de Saloth Sar réfugiés dans les montagnes. Les chefs de la guérilla étaient fascinés par l'austérité originelle des petites communautés paysannes qu'ils contrôlaient. C'est ainsi qu'un jour de gloire et de terreur de 1975, après la débâcle américaine dans la péninsule, les petits hommes vêtus de noir et chaussés de sandales taillées dans des pneus, pénétrèrent dans les rues vénérables de la capitale khmère.
Saloth Sar prit le nom de Pol Pot et réunit la direction du Parti pour un long séminaire. Entre-temps, les Khmers rouges, galvanisés par une mystique de la table rase, avaient brutalement vidé Phnom Penh, chassant les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards et les malades, vers la famine, les maladies tropicales et la schlague des guérilleros souvent imberbes recrutés dans les villages. Toute une humanité innocente expiait le crime d'avoir vécu dans ces cités corrompues par le capitalisme.

Du séminaire de Pol Pot, tenu dans une ancienne pagode, journées de décisions utopiques et nuits sur des lits de camp, sortit un projet de communisme extrême, sans propriété privée, sans monnaie et sans industrie, tout entier tourné vers les communautés paysannes frugales et égalitaires, où les hommes de l'Angkar, changés en kapos rouges, avaient droit absolu de vie ou de mort sur quiconque s'écartait un tant soit peu du mode vie agressivement collectiviste et puritain défini par l'Angkar. Philip Short décrit minutieusement cet enfer sur terre bâti au nom de l'avenir radieux. La violence inhérente à la culture cambodgienne explique une partie de la barbarie khmère rouge, prisonniers torturés et mutilés, femmes éventrées et suspects enterrés vifs comme dans l'ancien royaume d'Angkor. Mais c'est surtout l'effroyable distance entre la simple réalité humaine du pays et le projet fou tiré de livres mal lus dans les bibliothèques parisiennes Kropotkine, Lénine ou Staline qui explique le génocide. Libérés de tout scrupule par le cynisme léniniste, les paysans guerriers au foulard rouge comblèrent le fossé entre utopie et réalité par la terreur, redoublant de violence au fur et à mesure que les faits têtus échappaient à l'autorité de leurs slogans imbéciles. L'abolition de la monnaie et de la propriété privée fit plonger la production. L'égalitarisme brutal découragea tout zèle et toute initiative. Imitée de la révolution culturelle chinoise, la chasse aux intellectuels et aux techniciens acheva de détruire compétence et productivité dans l'économie. Le Cambodge plongea dans la famine et la misère pendant que l'Angkar attribuait ces échecs successifs au complot imaginaire d'ennemis du peuple innombrables et parfaitement innocents, qu'on martyrisait dans des supplices raffinés ou expéditifs pour exempter la merveilleuse utopie de toute responsabilité dans le désastre.

L'invasion vietnamienne d'un pays ruiné et anémié par le communisme extrême de Pol Pot mit fin au cauchemar. Les Khmers rouges reprirent le sentier de la jungle et survécurent encore une décennie avant de se dissoudre au plus profond des forêts. Pol Pot passa tout ce temps de campement en campement, protégé par une garde personnelle, bien nourri et bien vêtu, agitant sans fin ses projets déments de revanche militaire et politique, sans jamais se départir de son sourire bienveillant, ni prononcer une seule fois le moindre regret. Il mourut tranquillement sous le feuillage clément d'une clairière, persuadé que l'utopie qu'il avait illustrée de manière aussi inhumaine lui survivrait et continuerait de faire rêver les hommes. Il n'est pas certain, malgré le million de martyrs, la guerre de trente ans qui a ravagé le royaume, le visage déformé des suppliciés dont on tente de conserver la mémoire, qu'il se trompe entièrement. La passion de la révolution égalitaire n'a pas de mémoire. D'où la précieuse utilité du livre de Philip Short."

© Libération




La Fabrique des idées

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