10.31.2006

Le rêve et ses traductions

Journée des Libres Cahiers pour la Psychanalyse
"Le rêve et ses traductions"
le samedi 25 novembre 2006
au Musée des Beaux-Arts de Lyon
10h00 - 17h30

À l'occasion de la sortie du n° 14 de la revue intitulé "Regards sur le rêve", l'association "Libres Cahiers pour la Psychanalyse" organise une 5e journée sur la communication analytique.
avec:

Laurence Kahan
Bernard Chervet
Jean-Claude Rolland
Dominique Scarfone
François-René Martin
Jean-Michel Hirt
Directrice de discussion: Catherine Chabert
Directrice de discussion: Laurence Apfelbaum


Organisé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon et les Éditions In Press.



BULLETIN D'INSCRIPTION (à imprimer)

Nom & Prénom: ___________________________________________
Adresse: _________________________________________________
Téléphone/Fax: ___________________________________________
E-mail: ___________________________________________________
fait à ________________________ le ________________ 2006

Signature:

A retourner à l'adresse suivante:

Association Libres Cahiers pour la Psychanalyse
Jean-Yves Tamet, 6 rue Marcel Gabriel Rivière - 69002 Lyon

accompagné d'un chèque de participation aux frais libellé à l'ordre de Association LCPP.


80 € (normal) 20 € (étudiant) 40 € (abonnés)

Une carte d'entrée accompagnée d'une attestation de règlement sera adressée par courrier.

Pour tout renseignement complémentaire :

alice.haberer@wanadoo.fr ou 06 81 44 56 01

9.19.2006

Jean-Claude Rolland à la Villa Gillet

Chers amis,

En attendant le reprise d'un programme de rencontres de La Fabrique des idées, nous avons le plaisir de vous informer d'une soirée organisée par la Villa Gillet autour de:

Jean-Claude Rolland

En dialogue avec Catherine Chabert et Jean-Philippe Antoine, philosophe et maître de conférence à l’Université Lyon 3

mercredi 4 octobre à 19h30 à la Villa Gillet (Lyon 4e)

à l'occasion de la parution de son livre Avant d’être celui qui parle (Gallimard)

« Quel rapport entretient le langage avec ce qu'on appelle assez improprement l'image ? Y a-t-il entre eux quelque accointance ou bien s'agit-il d'une rupture entre deux " registres " incompatibles? A quoi renonçons-nous en cessant d'être voyants? Et d'ailleurs, est-il vrai que nous cessions de l'être? Que gagnons-nous dans cet éventuel renoncement qui nous ferait devenir sujet parlant? Gain ou perte? C'est une question similaire que nous rencontrons quand nous abandonnons nos objets d'amour primaires qualifiés d'œdipiens pour pouvoir pleinement en investir d'autres. Alors devons-nous guérir du " don de voyance" comme nous nous efforçons de " guérir du mal d'aimer " ? » Jean-Claude Rolland

Jean-Claude Rolland est psychiatre et psychanalyste à Lyon. Il est l’auteur de Guérir du mal d’aimer (Gallimard, 1998) et vient de publier Avant d’être celui qui parle (Gallimard, 2006). Il est également l'un des fondateurs de La Fabrique des idées.


La Fabrique des idées.
www.la-fabrique-des-idees.org


INFORMATIONS PRATIQUES

----Renseignements et réservations-------
Villa Gillet, 25 rue Chazière – 69004 Lyon
Du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 au 04 78 27 02 48 ou info@villagillet.net et http://www.villagillet.net
Réservations nécessaires. Attention : les réservations ne sont pas maintenues après 19h30.
----Accès aux personnes handicapées------
Rampe d’accès et ascenseur.
Nous vous invitons à nous signaler votre heure d’arrivée au moment de votre réservation afin que nous puissions vous accueillir dans les meilleures conditions.
----Accès à la Villa Gillet---------------
Bus et métro : Depuis Hôtel de Ville, bus 13 ou 18, arrêt Les Esses ; Métro ligne C, arrêt Croix-Rousse (descendre le boulevard de la Croix-Rousse jusqu’à la rue Chazière à droite. Direction Parc de la Cerisaie) / Depuis Croix-Rousse, bus 61, arrêt Résidence le Parc. Station Vélo’v à la sortie du parc de la Cerisaie.

----Prix des places------------------
Plein tarif : 3€
Étudiants, demandeurs d’emploi : 2€
Entrée libre pour les Amis de la Villa Gillet



6.08.2006

Le projet de la Fabrique

L’association « La fabrique des idées » organise à Lyon depuis 2004 un cycle de rencontres avec des intellectuels issus de différentes disciplines de sciences humaines invités à retracer leur parcours sous la forme d’un exposé libre, généralement suivi d’un dialogue avec un ou deux interlocuteurs.

L’esprit de ces rencontres qui se déroulent dans un climat plus amical qu’académique vise avant tout à rendre sensible la cohérence, ou les paradoxes, d’un itinéraire intellectuel singulier en revenant tout aussi bien sur le contexte des années de formation, les options théoriques de travail, les expériences esthétiques ou politiques, les influences et les affinités électives qui ont marqué un parcours. L’approche biographique et la libre association des souvenirs a souvent été privilégiée.

Nous avons ainsi eu le plaisir d’accueillir successivement André Green, Chantal Thomas, Bernard Lahire, Michel de M’Uzan, J.B. Pontalis ou Bernard Ceysson qui ont accepté de se livrer à l’exercice. Nous avons enfin reçu la romancière Marie Didier, le 2 juin 2006 au Musée des Beaux-Arts de Lyon à l’occasion de l’exposition « Géricault, la folie d’une monde » et de la parution de « Dans la nuit de Bicêtre ».

Afin de poursuivre l’aventure ainsi lancée sans aucune forme de subvention, « la fabrique des idées » s’est associée à un libraire indépendant (Le bal des ardents), un théâtre (L’Elysée), la Bibliothèque Municipale et le Musée des Beaux-Arts de Lyon qui ont accueilli les rencontres. Nous sommes à la recherche de nouveaux partenariats afin de pérenniser nos activités.

L’association est constituée d’une dizaine de membres actifs parmi lesquels Bruno Gelas, ancien président de l’Université Lyon II, Jean-Claude Rolland, psychanalyste, auteur et directeur de revue, Claude Burgelin, professeur de littérature contemporaine à l’Université Lyon II, Nicole Oury, psychiatre, François-René Martin, historien d’art chargé de mission à l’Ecole du Louvre, Marc Jampy, doctorant en histoire moderne, Jean-Yves Tamet, psychanalyste, Géraud Manhes, professeur de philosophie, François Pirola et Julien Rolland, chargés de mission à la Ville de Lyon, Martin Porter, universitaire, professeur d’anglais.

6.01.2006

Marie Didier



Marie Didier
le vendredi 2 juin à 18h30
au Musée des Beaux-Arts de Lyon

Palais Saint-Pierre - Entrée au 16, rue Edouard Herriot (69001)
Métro Hôtel de Ville
Entrée libre



Cette rencontre est organisée en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre de l'exposition "Géricault, la folie d'un monde" qui se tient jusqu'au 31 juillet 2006, à l'occasion de la parution du quatrième roman de Marie Didier, "Dans la nuit de Bicêtre", dans la collection de J.B. Pontalis "L'un et l'autre", chez Gallimard.

Marie Didier s'entretiendra avec Jean-Yves Tamet et Josiane Rolland afin de revenir sur son itinéraire intellectuel, son rapport à la peinture, son parcours d'écrivain et de médecin.

L’association « La fabrique des idées » organise à Lyon depuis 2004 des rencontres avec des intellectuels issus de différentes disciplines de sciences humaines invités à retracer leur parcours sous la forme d’un exposé libre, suivi d’un dialogue avec un ou deux interlocuteurs.

L’esprit de ces rencontres qui se déroulent dans un climat plus amical qu’académique vise avant tout à rendre sensible la cohérence, ou les paradoxes, d’un itinéraire intellectuel singulier en revenant tout aussi bien sur le contexte des années de formation, les expériences esthétiques, les influences et les affinités électives qui ont marqué un parcours à travers les lectures, les engagements politiques ou encore les souvenirs personnels relevant de l’approche biographique.
Extrait de la présentation de l'exposition "Géricault, la folie d'un monde" :

"La présence dans les collections du musée des Beaux-Arts de Lyon de la Monomane de l’envie , acquise en 1908, est à l’origine de ce projet qui regroupe, notamment, trois des cinq portraits de la fameuse série des monomanes (1819-1820) : autour du tableau de Lyon, sont réunis Le Monomane du vol du musée des Beaux-Arts de Gand et La Monomane du jeu du musée du Louvre, Paris. Contrairement à l’historiographie qui isole ces cinq portraits dans la production de l’artiste, l’exposition de Lyon se propose d’élargir la notion de folie au regard d’une vision politique. Elle entend montrer que Théodore Géricault, pour être véritablement compris, doit être envisagé comme un peintre d’histoire maniant avec subtilité le symbole et l’allégorie politique. Grâce à la sélection révélant de nombreuses œuvres inédites, l’exposition privilégie le regard si spécifique de Géricault sur ses contemporains à l’aube du romantisme. Cette humanité malmenée par les soubresauts de l’Empire et le retour des Bourbons, est dépeinte par Géricault comme un peuple héroïque, souffrant et fou (de douleur). Les cinq portraits de monomanes ne seraient donc pas seulement les témoins de la naissance de la psychiatrie moderne, mais l’aboutissement logique de toute une réflexion esthétique et politique (d’essence républicaine) portant sur la marginalité, l’exclusion, la pauvreté, la folie des guerres civiles et militaires, le désir de liberté."

Présentation du roman "Dans la nuit de Bicêtre" :

"Taciturne, secret, toujours obscur (l'histoire officielle ne s'étant pas privée de t'effacer simplement des étagères glorieuses allant jusqu'à écorcher souvent l'orthographe de ton nom), j'ai guetté la trace en apparence la plus insignifiante de ta vie. Le détail le plus fugace devenait pour moi lueur dans les ténèbres de ton existence. Tu as connu la maladie, les humeurs froides comme on disait alors en parlant de la tuberculose qui a mis ta vie en péril ; j'ai séjourné plusieurs années en sanatorium où j'ai failli mourir. Tu es devenu soignant ; je suis devenue médecin. Là s'arrête ce qui nous unit, mais plus tard, en avançant vers toi, je découvrirai autre chose qui me fera ne plus vouloir te quitter : par esprit de survie, par nécessité, par intelligence, par compassion innée, tu as su prendre des chemins difficiles, de ceux que presque personne jusque-là en France n'avait osé fréquenter."

Présentation de la collection "Lun et l'autre" :

"Des vies, mais telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu'une passion les anime. Des récits subjectifs, à mille lieues de la biographie traditionnelle. L'un et l'autre : l'auteur et son héros secret, le peintre et son modèle. Entre eux, un lien intime et fort. Entre le portrait d'un autre et l'autoportrait, où placer la frontière ? Les uns et les autres : aussi bien ceux qui ont occupé avec éclat le devant de la scène que ceux qui ne sont présents que sur notre scène intérieure, personnes ou lieux, visages oubliés, noms effacés, profils perdus ?"

Article de Franck Nouchi paru dans Le Monde des livres, "L'homme qui a libéré les fous" :

"Par où commencer ? Par l’écriture peut-être, limpide, bouleversante de simplicité et d’érudition. C’est par elle, grâce à elle, qu’on entre en ce 5 juin 1771 à Bicêtre, près de Gentilly, là où sont enfermés les fous. « Bicêtre, dont le seul nom fait frémir quiconque le prononce. » D’emblée, les odeurs « d’urine, de merde, de pus, de vomi, de sang pourri » vous assaillent. Elles ne vous lâcheront plus. Doucement, tendrement, reconnaissante, admirative, Marie Didier (1) s’adresse à un certain Jean-Baptiste Pussin, un pauvre hère franc-comtois de 26 ans, arrivé là malade, on ne sait trop comment. « Je me suis approché de toi, écrit-elle, sans savoir au début que j’allais vers toi, sans savoir que tu allais occuper deux ans de ma vie. » Sans savoir surtout qu’elle allait, à la faveur de cette rencontre et de ses recherches, raconter - et avec quel talent ! - l’un des épisodes les plus extraordinaires de l’histoire de la médecine. Schématiquement, l’histoire de Jean-Baptiste Pussin est celle du moment où de grands médecins européens vont comprendre que la folie n’a pas son origine dans le corps mais dans la personne, dans le « soi ». En France, c’est essentiellement à Philippe Pinel (1745-1826) que l’on doit d’avoir élaboré une interprétation psychologique de la folie selon laquelle elle peut être soignée efficacement par une psychodynamique personnelle entre le patient et le médecin. C’est le moment où va s’inventer la notion de « traitement moral » ; où, pour soigner les fous, on n’hésitera pas à prôner des notions telles que « la douceur, le raisonnement, l’humanité ». "Dans la nuit de Bicêtre" est tout le contraire d’un traité médical. C’est la description, à couper le souffle, de ce moment-clé de l’histoire de la psychiatrie ; c’est aussi le portrait de ce jeune homme qui, sans la moindre instruction, à force d’intuition, de courage et de coeur, va inventer une nouvelle manière de prendre en charge la folie. Tout commence le jour où Pussin entend un hurlement sans fin jaillir de la gueule d’un fou arc-bouté au mur de la cour. « Tu viens de découvrir en toi, lui dit Marie Didier, une chose éblouissante, secrète, qui ne s’apprendra ni dans les écoles, ni dans les universités, qui a été baillonné longtemps, qui va bouleverser ta vie et celle de tant d’autres : tu aurais pu être pareil à ces fous. Ils auraient pu être pareils à toi. » Alors Pussin deviendra portier à l’entrée de Bicêtre. Il aidera à l’écriture des registres. Plus tard, le 27 avril 1780, il sera nommé chef de la division des garçons enfermés du bâtiment neuf. Et trois mois plus tard, gouverneur de l’Emploi des fous. C’est à ce titre qu’il va connaître l’enfer des « loges » de Bicêtre. Il y découvre « les malades pressés par de grosses cordes contre la paroi humide verdâtre, les pieds, les mains, le cou garrottés par les fers ». Ce sont les « insensés » et Pussin est leur gouverneur. Inlassablement, il va consacrer sa vie à combattre l’horreur de leur existence. Inutile de dire qu’il ne dispose d’aucun traitement. Son don d’observation, sa compassion, son travail inlassable, sa force, sa voix seront ses seules armes. En octobre 1785, il est nommé gouverneur du Septième Emploi et rencontre Marguerite, qu’il épousera sept mois plus tard. Grâce à elle, la nourriture des fous de Bicêtre s’améliorera sensiblement. Et puis survient la Révolution. Extraordinaire description de ces journées où bascule la vie du peuple français. On croise le docteur Guillotin venu faire expérimenter à Bicêtre sa nouvelle machine par le bourreau Sanson. « Belle invention ! Pourvu qu’on n’abuse pas de la facilité ! », murmure ce dernier. Et puis Pussin se met à rédiger des observations : « Il est à remarquer que les fous les plus agités sont ceux où il y a le plus d’espérance de guérison… » Il s’agit-là tout simplement d’un des premiers documents de la psychiatrie. Le roi est décapité, la terreur s’installe. Le 11 septembre 1793, à peine nommé, Philippe Pinel débarque à Bicêtre. Dans la cour des fous, il aperçoit un homme en train de remettre un pantalon à un malade nu. Les gestes de l’homme sont presque affectueux, il y a là quelque chose de maternel qui bouleverse Pinel. L’histoire de la médecine bascule à cet instant précis. Pinel, le grand savant, est subjugué par la manière qu’a Pussin de « gouverner les fous ». Grâce à lui, il va voir se concrétiser au fil des mois les fondements de ce qu’il appellera plus tard le « traitement moral ». Il voit dans les passions - le deuil, l’amour, la jalousie, l’ambition - la cause des « maladies de l’âme ». Tout l’art de la médecine, pense Pinel, consiste non pas à détruire ces passions mais à les opposer l’une à l’autre. « Vous venez, dit Marie Didier, de faire une découverte formidable : le fou n’est jamais totalement fou et c’est avec ce reste de raison que la guérison est possible.» L’histoire s’accélère. Septembre 1794 : Pinel lit en public devant la Société d’histoire naturelle son Mémoire sur la manie. Le fou n’est plus un animal. Pour la première fois, devant une assemblée scientifique, on lui donne le statut de malade. Et puis, « s’adressant au public subjugué », il rend hommage à Jean-Baptiste et Marguerite… En janvier 1795, Pinel est nommé médecin-chef du plus grand hôpital d’Europe, la Salpêtrière. Pussin l’y rejoindra sept ans plus tard. Dans l’intervalle - Pinel affirme que c’était le 28 mai 1798 -, Pussin aura accompli un geste inoui : abolir les fers. A tout jamais. Cette libération des aliénés, Pinel, dans son Traité médico-philosophique, l’attribue formellement à Pussin et refuse de s’en attribuer le mérite. Il enfonce le clou pour la postérité, qui ne s’en souviendra pas : « A mon grand regret, je n’avais pu, durant mes fonctions à Bicêtre, mettre un terme à la coutume barbare et routinière d’enchaîner les aliénés. »
Rares, très rares, sont les livres aussi bouleversants que "Dans la nuit de Bicêtre". Il fallait bien cela pour conter la véritable histoire de Jean-Baptiste Pussin, l’homme qui a libéré les fous."

Franck Nouchi

Marie Didier a publié précédemment plusieurs ouvrages remarquables parmi lesquels Contre-visite, La Mise à l’écart et Le Livre de Jeanne, tous parus chez Gallimard.


Association La fabrique des idées
secretariat-general@la-fabrique-des-idees.org
www.la-fabrique-des-idees.org

4.09.2006

Avant d'être celui qui parle

Le dernier livre de Jean-Claude Rolland a paru le 21 avril 2006 sous le titre "Avant d'être celui qui parle" dans la collection "Connaissance de l'inconscient" chez Gallimard, avec une préface de J-B Pontalis.

Présentation de l'éditeur :

Deux sections dans ce livre. La première est intitulée " Langage ", la seconde " Image ". Apparemment cet ordre - d'abord le langage, ensuite l'image - vient contredire le titre de l'ouvrage, Avant d'être celui qui parle, l'homme est un voyant. Pourtant il n'y a pas là de contradiction car Jean-Claude Rolland n'entend pas établir une hiérarchie entre langage et image ni les opposer; il s'emploie à montrer ce qui les lie l'un à l'autre tout autant que ce qui les délie : union et séparation. l,es questions avec lesquelles il se débat et sans doute avec lui tout psychanalyste sont les suivantes : quel rapport entretient le langage avec ce qu'on appelle assez improprement l'image ? Y a-t-il entre eux quelque accointance ou bien s'agit-il d'une rupture entre deux " registres " incompatibles? A quoi renonçons-nous en cessant d'être voyants? Et d'ailleurs, est-il vrai que nous cessions de l'être? Que gagnons-nous dans cet éventuel renoncement qui nous ferait devenir sujet parlant? Gain ou perte? C'est une question similaire que nous rencontrons quand nous abandonnons nos objets d'amour primaires qualifiés d'œdipiens pour pouvoir pleinement en investir d'autres. Alors devons-nous guérir du " don de voyance" comme nous nous efforçons de " guérir du mal d'aimer " (titre du précédent livre de l'auteur)? Sans succès dans les deux cas...L'auteur n'entend pas décider pour nous des réponses à ces questions. Il nous maintient dans l'incertitude où il réside lui-même. Incertitude qui ne témoigne pas d'une hésitation mais qui indique une tension permanente entre deux pôles.

2.09.2006

Bernard Ceysson


Bernard CEYSSON
le vendredi 14 avril à 19h30
à la bibliothèque du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe (Condition des Soies - Lyon) - Métro Hôtel de Ville.
Entrée libre



Bernard Ceysson, historien de l’art, est invité à revenir sur son parcours exceptionnel aux côtés des peintres et artistes les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle.

Directeur du musée d’Art moderne de Saint-Étienne dès 1977, Bernard Ceysson a été le commissaire d’expositions qui ont fait date avec notamment Nouvelle Peinture en France : pratiques, théories en 1973, Après le classicisme en 1980, Mythe, Drame, Tragédie en 1982, L'Art en Europe, les années décisives : 1945-1953 en 1988, L’Écriture griffée en 1990 ou encore Support-Surface en 1991.
Depuis ses années de formation à Lyon et à Saint-Étienne jusqu’à la direction du Musée national d’Art moderne de Paris en 1986-1987 et son travail à la Fondation Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean au Luxembourg à la fin des années 1990, Bernard Ceysson est à la fois un acteur et un grand témoin de tous les courants esthétiques et idéologiques qui ont traversé les arts plastiques depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.

Son itinéraire intellectuel est aussi celui d’un militant de l’art de notre temps à travers colloques et catalogues : passionné par les sculpteurs de la Renaissance autant que par les avant-gardes européennes ou la peinture américaine d’après-guerre, il a publié de nombreux textes de référence sur des artistes qui furent aussi ses compagnons de route : Claude Viallat, André Fougeron, Gérard Fromanger, Bernard Rancillac, Jacques Monory ou Pierre Soulages.

C’est ce parcours à travers l’histoire de l’art et celle de ses idées que Bernard Ceysson retracera pour en rendre sensible toute la cohérence, mais aussi les paradoxes, en évoquant ses admirations et ses convictions de critique, ses prises de position théoriques, ses engagements à la direction d’un grand musée, ses expériences esthétiques ou ses convictions politiques.

Nous vous invitons à lire cet article récemment paru dans le quotidien Libération à propos de l'actualité de Bernard Ceysson:

"Bernard Ceysson galeriste.

De la direction du musée national d'Art moderne (Centre Pompidou) à l'ouverture d'une galerie à Saint-Etienne : ce parcours, pour le moins singulier, est celui de Bernard Ceysson qui vient donc d'inaugurer la galerie IAC (Initiative art conseil), avec son fils François Ceysson et Loïc Bénétière.

Après son passage à Beaubourg en 1986-1987, Ceysson, 66 ans, avait rejoint la capitale du Forez pour prendre la direction des musées de sa ville natale jusqu'à sa retraite en 1998.

Ensuite, ce grand passionné, guère fait pour le jardinage, était devenu directeur artistique de la fondation du musée d'art moderne Grand-Duc Jean au Luxembourg, jusqu'à fin 1999. Il a aussi une société d'édition qui a publié récemment un livre avec un DVD sur Claude Viallat. C'est ce dernier, avec ses compères de Supports/Surfaces, Patrick Saytour et Daniel Dezeuze, qui a poussé Ceysson dans sa nouvelle aventure qui, comme il le précise, "ne vise aucunement la concurrence avec des galeries parisiennes et européennes". Viallat qui, en toute logique, fait l'objet de l'exposition inaugurale avec une quinzaine d'oeuvres récentes.

Au rythme d'une dizaine d'expositions par an, qui verront se succéder des artistes reconnus, comme les susmentionnés ainsi que Fougeron, Fromanger... mais aussi des plus jeunes, comme Franck Chalendard, juste après Viallat, ou Etienne Bossut, "la galerie s'intéressera aussi bien à la figuration engagée qu'à des figurations perturbatrices ou à l'abstraction."

secretariat-general@la-fabrique-des-idees.org
www.la-fabrique-des-idees.org

1.09.2006

J.B. Pontalis



J.B. PONTALIS
le vendredi 24 février à 19h30
à la bibliothèque du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe (Condition des Soies - Lyon)
Entrée libre.

Psychanalyste, éditeur et écrivain, essayiste et romancier, J.B. Pontalis reviendra sur son itinéraire qui, depuis ses débuts aux côtés de Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty ou Jacques Lacan, marque la vie intellectuelle française d’une empreinte très personnelle.

Quelques repères biographiques:

1924 : Naissance à Paris.

1945 : Diplôme d’études supérieures de philosophie.

1946-1948 : Premières expériences dans la radio, l’enseignement, la littérature et le cinéma ; début de la collaboration à la revue Les Temps modernes avec Jean-Paul Sartre.

1948-1952 : Agrégation de philosophie. Professeur à Alexandrie, Nice et Orléans.

A partir de 1953 : Détaché au CNRS sous la direction de Daniel Lagache et Maurice Merleau-Ponty.

Entreprend une « analyse didactique » avec Jacques Lacan.

Début du travail avec Jean Laplanche pour la publication, en 1967, du Vocabulaire de la psychanalyse.

Participe au « Comité des intellectuels contre la guerre d’Algérie » et signe le « Manifeste des 121 ».

1964 : Fondation de l’Association psychanalytique de France (APF). Membre du Comité de direction de la revue Les Temps modernes.

Chargé de conférences à l’école pratique des Hautes Etudes.

1966 : Création de la collection « Connaissance de l’inconscient », Gallimard.

1969 : Démission des Temps modernes.

1970 : Fondation de la Nouvelle Revue de psychanalyse avec notamment Didier Anzieu, André Green, Jean Pouillon ou Jean Starobinski.

1979 : Entrée au Comité de lecture de Gallimard.

1980 : Publication du premier volume de la revue annuelle Le temps de la réflexion.

1989 : Création de la collection « L’un et l’autre », Gallimard.

1994 : Cinquantième et dernier numéro de la Nouvelle Revue de psychanalyse.

Petite bibliographie sélective :

Après Freud, Gallimard, Les Essais, 1968 ; Idées ; Tel, 1993 ; Entre le rêve et la douleur, Gallimard, Connaissance de l’inconscient, 1977 ; Tel ; Loin, récit, Gallimard, 1980 ; Folio ; Fantasme originaire, fantasmes des origines, origines du fantasme, avec Jean Laplanche, Hachette, 1985 ; Pluriel ; L’Amour des commencements, Gallimard, 1986, Prix Femina-Vacaresco ; Folio ; Perdre la vue, Gallimard, Connaissance de l’inconscient, 1988 ; Folio Essais ; La Force d’attraction, Le Seuil, 1990 ; Points Essais ; Un homme disparaît, Gallimard, 1996 ; Folio ; Ce temps qui ne passe pas suivi de Le Compartiment de chemin de fer, Gallimard, Connaissance de l’inconscient, 1997 ; Folio Essais ; L’Enfant des limbes, Gallimard, 1998 ; Folio ; Fenêtres, Gallimard, 1999 ; Folio ; En marge des jours, Gallimard, 2002 ; Folio ; Traversée des ombres, Gallimard, 2003, Prix Valery Larbaud, 2004 ; Folio ; Le Dormeur éveillé, Mercure de France, 2004.

Et une citation :

« Parler boutique, j’y consens. Mais la psychanalyse m’assomme quand elle entre, sans y être invitée, en tout lieu, s’affirme comme interprétation de toutes les interprétation possibles. Je revendique pour tout à chacun non le refuge dans l’ininterprétable mais un territoire, aux frontières mouvantes, de l’ininterprété. A quoi bon nous avoir invités à nous délier la langue si c’est pour l’enchaîner à une autre que plus rien n’anime, sinon le désir, si fort, d’imposer le mot : tu ne dis pas ce que tu crois dire, tu es ce que je dis. »
J.B. Pontalis, in L’amour des commencements, Gallimard.

Enfin, nous sommes heureux de vous annoncer le prochain rendez-vous de la Fabrique des idées avec :
Bernard CEYSSON

le vendredi 14 avril à 19h30
à la bibliothèque du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe (Condition des Soies - Lyon)
Entrée libre

Bernard Ceysson, historien de l’art, est invité à revenir sur son parcours exceptionnel aux côtés des peintres et artistes les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle.

Directeur du musée d’Art moderne de Saint-Étienne dès 1977, Bernard Ceysson a été le commissaire d’expositions qui ont fait date avec notamment Nouvelle Peinture en France : pratiques, théories en 1973, Après le classicisme en 1980, Mythe, Drame, Tragédie en 1982, L'Art en Europe, les années décisives : 1945-1953 en 1988, L’Écriture griffée en 1990 ou encore Support-Surface en 1991.

Depuis ses années de formation à Lyon et à Saint-Étienne jusqu’à la direction du Musée national d’Art moderne de Paris en 1986-1987 et son travail à la Fondation Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean au Luxembourg à la fin des années 1990, Bernard Ceysson est à la fois un acteur et un grand témoin de tous les courants esthétiques et idéologiques qui ont traversé les arts plastiques depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.

Son itinéraire intellectuel est aussi celui d’un militant de l’art de notre temps à travers colloques et catalogues : passionné par les sculpteurs de la Renaissance autant que par les avant-gardes européennes ou la peinture américaine d’après-guerre, il a publié de nombreux textes de référence sur des artistes qui furent aussi ses compagnons de route : Claude Viallat, André Fougeron, Gérard Fromanger, Bernard Rancillac, Jacques Monory ou Pierre Soulages.

C’est ce parcours à travers l’histoire de l’art et celle de ses idées que Bernard Ceysson retracera pour en rendre sensible toute la cohérence, mais aussi les paradoxes, en évoquant ses admirations et ses convictions de critique, ses prises de position théoriques, ses engagements à la direction d’un grand musée, ses expériences esthétiques ou ses convictions politiques.

Michel de M'Uzan


Michel de M'Uzan
Vendredi 17 juin à 19h30

à la bibliothèque du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe (Condition des Soies - Lyon)


Psychanalyste, Michel de M'UZAN est invité à raconter sa «fabrique des idées» en revenant sur son parcours intellectuel à travers ses préférences théoriques, ses expériences esthétiques, ses lectures, ses engagements dans la vie publique ou ses souvenirs personnels.

L’intérêt de l’œuvre de Michel de M’uzan tient à ce qu’elle s’inscrit, et comme création littéraire, et comme essai psychanalytique.

Il a en effet écrit d’un côté de brefs récits traitant d’une seule et même expérience : celle d’un sujet à la recherche de ce qui fonde son identité. Quête énigmatique, infiniment labile. Ses différents héros, à l’écart de toute psychologie traditionnelle interrogent le monde sensible, ses enveloppes, ses interstices. Dans le sillage de Nerval, il fait apparaître un quotidien proprement fantastique où l’étrangement inquiétant n’a jamais valeur de décor mais porte la trace de celui qui parle.

D’un autre côté, il a élaboré une pensée psychanalytique originale inspirée par le souci constant des métamorphoses de la psyché qui reste, comme sa création littéraire, imprégnée d’un esprit esthétique et réfléchit une conception artistique de la psychanalyse. Pour cet auteur, pratiquer l’analyse équivaut véritablement à pratiquer un « art ». Il s’agit, sous l’effet d’une « compulsion de symbolisation » qui lui est propre, de permettre au patient d’accéder à « une liberté créatrice ». Même les situations de détresse majeure sont tenues par lui comme « des œuvres à achever ». Contrevenant au but de la thérapeutique médicale « de rétablir un état antérieur », il définit le dessein analytique comme un regard qui se porte en avant, « puisque l’objectif est que devienne actuel ce qui n’était que potentiel, que s’affirme une liberté qui n’était que virtuelle, bref que s’établisse ce qui n’a jamais existé ».

De ce parcours intellectuel foisonnant, de cette intrication de références théoriques multiples, Michel de M’Uzan nous dira en quoi ils ont institué une « fabrique des idées ».

Michel de M’Uzan est membre titulaire de la société psychanalytique de Paris, ancien directeur de l’institut de psychanalyse. Il a fondé avec Pierre Marty, Christian David et Michel fain, l’Institut de psychosomatique de paris (IPSO).

Outre de nombreux articles et textes parus dans des revues psychanalytiques ou littéraires contemporaines, des adaptations théâtrales et une Anthologie du délire, Monaco, Ed. du rocher, 1956, M. De M’Uzan a publié:

Les chiens des rois, Gallimard, en 1954
Le rire et la poussière, Gallimard, en 1962
Celui-là, Grasset en 1994
De l’art à la mort, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient » 1994, et « Tel » 1994
La bouche de l’inconscient, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient », 1994

On trouvera dans l’essai que Murielle Gagnebin lui a consacré ( in Michel de M’uzan, collection « Psychanalystes d’aujourd’hui », PUF, 1996) une bibliographie complète de cette œuvre considérable.

Texte de Jean-Claude Rolland.


Nous remercions vivement la Bibliothèque Municipale de Lyon de nous soutenir et d'acueillir cette séance; nous remercions L'Elysée et la librairie "Le bal des ardents" d'avoir accueilli les précédentes et de rester présent à nos côtés pour la suite.