1.09.2006

Michel de M'Uzan


Michel de M'Uzan
Vendredi 17 juin à 19h30

à la bibliothèque du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe (Condition des Soies - Lyon)


Psychanalyste, Michel de M'UZAN est invité à raconter sa «fabrique des idées» en revenant sur son parcours intellectuel à travers ses préférences théoriques, ses expériences esthétiques, ses lectures, ses engagements dans la vie publique ou ses souvenirs personnels.

L’intérêt de l’œuvre de Michel de M’uzan tient à ce qu’elle s’inscrit, et comme création littéraire, et comme essai psychanalytique.

Il a en effet écrit d’un côté de brefs récits traitant d’une seule et même expérience : celle d’un sujet à la recherche de ce qui fonde son identité. Quête énigmatique, infiniment labile. Ses différents héros, à l’écart de toute psychologie traditionnelle interrogent le monde sensible, ses enveloppes, ses interstices. Dans le sillage de Nerval, il fait apparaître un quotidien proprement fantastique où l’étrangement inquiétant n’a jamais valeur de décor mais porte la trace de celui qui parle.

D’un autre côté, il a élaboré une pensée psychanalytique originale inspirée par le souci constant des métamorphoses de la psyché qui reste, comme sa création littéraire, imprégnée d’un esprit esthétique et réfléchit une conception artistique de la psychanalyse. Pour cet auteur, pratiquer l’analyse équivaut véritablement à pratiquer un « art ». Il s’agit, sous l’effet d’une « compulsion de symbolisation » qui lui est propre, de permettre au patient d’accéder à « une liberté créatrice ». Même les situations de détresse majeure sont tenues par lui comme « des œuvres à achever ». Contrevenant au but de la thérapeutique médicale « de rétablir un état antérieur », il définit le dessein analytique comme un regard qui se porte en avant, « puisque l’objectif est que devienne actuel ce qui n’était que potentiel, que s’affirme une liberté qui n’était que virtuelle, bref que s’établisse ce qui n’a jamais existé ».

De ce parcours intellectuel foisonnant, de cette intrication de références théoriques multiples, Michel de M’Uzan nous dira en quoi ils ont institué une « fabrique des idées ».

Michel de M’Uzan est membre titulaire de la société psychanalytique de Paris, ancien directeur de l’institut de psychanalyse. Il a fondé avec Pierre Marty, Christian David et Michel fain, l’Institut de psychosomatique de paris (IPSO).

Outre de nombreux articles et textes parus dans des revues psychanalytiques ou littéraires contemporaines, des adaptations théâtrales et une Anthologie du délire, Monaco, Ed. du rocher, 1956, M. De M’Uzan a publié:

Les chiens des rois, Gallimard, en 1954
Le rire et la poussière, Gallimard, en 1962
Celui-là, Grasset en 1994
De l’art à la mort, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient » 1994, et « Tel » 1994
La bouche de l’inconscient, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient », 1994

On trouvera dans l’essai que Murielle Gagnebin lui a consacré ( in Michel de M’uzan, collection « Psychanalystes d’aujourd’hui », PUF, 1996) une bibliographie complète de cette œuvre considérable.

Texte de Jean-Claude Rolland.


Nous remercions vivement la Bibliothèque Municipale de Lyon de nous soutenir et d'acueillir cette séance; nous remercions L'Elysée et la librairie "Le bal des ardents" d'avoir accueilli les précédentes et de rester présent à nos côtés pour la suite.

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